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"Compositeur, organiste et pédagogue luxembourgeois naturalisé français. Auteur du célèbre psaume "Lauda Jerusalem" chanté dans le monde entier. Professeur au Collège Saint-François-Xavier de Vannes pendant près de 50 ans. Patriarche d'une famille nombreuse (14 enfants) qui marqua l'histoire vannetaise. "
Musicien, Compositeur et Pédagogue Luxembourgeois en Bretagne
Théodore DECKER (1851-1930) incarne l'intégration réussie d'un immigré luxembourgeois dans la société française du XIXe siècle. Originaire de Larochette, ce musicien talentueux s'installe d'abord à Saint-Malo comme professeur de musique, puis à Vannes où il devient une figure centrale de la vie culturelle et éducative. Père de quatorze enfants dont dix atteignent l'âge adulte, il est l'ancêtre d'une famille dont plusieurs membres marquèrent l'histoire de Vannes et de la Résistance française.
Théodore Decker naquit le 3 novembre 1851 à Larochette (Fels en luxembourgeois), petite localité du Grand-Duché du Luxembourg. Il était issu d'une famille d'artisans :
Cette ascendance modeste ne prédestinait pas nécessairement le jeune Théodore à une carrière dans les arts et l'enseignement, mais son talent et sa détermination lui permirent de s'élever socialement par l'éducation.
Le talent musical de Théodore se manifesta précocement. Il reçut ses premières leçons de musique auprès de Johann Baptist Zinnen, qui dirigeait alors l'école de musique de Larochette. Ce détail est significatif car Johann Baptist était le père du célèbre Johann Anton Zinnen, compositeur de l'hymne national luxembourgeois (Ons Heemecht). Cette première influence musicale ancra la formation de Théodore dans la tradition nationale luxembourgeoise naissante.
Sa formation prit une dimension plus professionnelle à l'École normale de la capitale luxembourgeoise, où il côtoya de futurs grands noms de la musique luxembourgeoise.
En 1874, à l'âge de 23 ans, Théodore Decker quitta le Luxembourg pour s'installer à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) comme professeur de musique. C'est là qu'il fit une rencontre décisive : il devint le professeur de musique d'une jeune élève anglaise, Rosa Caroline Edwardes Presgrave (1857-1931), originaire des Indes britanniques et d'ascendance écossaise.
Le couple se maria le 21 septembre 1877 à Dinard (Ille-et-Vilaine).
En 1881, Théodore Decker s'établit définitivement à Vannes (Morbihan). Au Collège Saint-François-Xavier, institution jésuite réputée, il occupa pendant près de 50 ans les fonctions de :
Théodore Decker fut naturalisé français en 1895, condition nécessaire pour accéder à des fonctions permanentes dans l'enseignement français.
Théodore Decker laissa une œuvre considérable estimée à près de 200 compositions, principalement dans le domaine de la musique religieuse : psaumes, cantiques, motets et pièces pour orgue.
Son œuvre la plus célèbre est le Psaume 147 "Lauda Jerusalem", composé le 11 septembre 1891 à la demande de l'Abbé Joseph Lecorre pour le pèlerinage diocésain de Vannes à Lourdes. Composé en quelques heures, ce psaume acquit rapidement une renommée internationale et est encore chanté aujourd'hui dans le monde entier, notamment chaque année lors du Dimanche des Rameaux.
Théodore Decker entretint des liens avec son pays natal, comme en témoigne sa collaboration avec le poète luxembourgeois Willy Goergen, pour lequel il composa la musique de 115 poèmes.
Théodore et Rosa Decker eurent quatorze enfants, dont dix atteignirent l'âge adulte :
Parmi les descendants de Théodore Decker figurent :
En 1926, Théodore Decker fut décoré de la Médaille Pro Ecclesia et Pontifice décernée par le Vatican aux laïcs très méritants.
Théodore Decker s'éteignit à Vannes le 9 octobre 1930, à l'âge de 78 ans. En reconnaissance de sa contribution à la vie culturelle vannetaise, une Place Théodore-Decker fut nommée en son honneur, située devant le conservatoire de musique.
Son œuvre musicale est conservée à la Bibliothèque nationale de France et à la Bibliothèque nationale du Luxembourg.